بالأجنبي

la magie de la baguette musicale

Nadine Sayegh-Paris

Quand on évoque le chef d’orchestre, on pense tout de suite à cette image du monsieur, dos au public, qui gesticule, active ses mains et sa baguette pour enchaîner des gestes musicaux, tantôt fluides et tantôt brusques.

La tête de l’orchestre

En fait, le chef d’orchestre transmet surtout aux musiciens sa vision de l’œuvre. C’est pourquoi, pendant longtemps, il était considéré comme plus important que l’orchestre lui-même. « Il était la tête, les autres n’étaient que les doigts ». Pour cela, il doit définir le tempo et assurer les entrées correctes des différents membres de l’ensemble orchestral.

Cette profession apparaît comme une nécessité au cours du XIX siècle avec la complexité croissante des partitions et Hans Von Bülow (pianiste, chef d’orchestre, compositeur et musicographe) est considéré comme le 1er à avoir fait carrière.

Démythifier le rôle du chef d’orchestre 

Le maestro canadien Alain Trudel dit constater un « mur qui se crée » entre le public et les musiciens. Alors il décide d’en dévoiler les secrets pour le démystifier : « La baguette est la prolongation de la main du chef d’orchestre, elle sert à guider le rythme. Le maestro doit aussi tenir compte de la disposition de son orchestre, afin que les sons parviennent aux oreilles des spectateurs au même moment. L’autre main sert à donner des indications précises à l’orchestre. L’ampleur du mouvement détermine l’intensité du son ».

Et le chef d’orchestre de Cologne François-Xavier Roth rajoute : “Plus on est jeune, plus on fait de grands gestes ; plus on vieillit, plus on économise ; Mon rêve absolu serait que les musiciens soient inspirés par la force de ce que je peux leur soumettre, par le magnétisme, par ma seule présence, à jouer le mieux possible.”

Quant à Mikko Franck, ce chef finlandais directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France assure : « La direction d’orchestre est une discipline qui fait appel à tout le corps avec une infinité de manières. Le regard est quelque chose de très important : les musiciens regardent beaucoup les yeux, et parfois, un petit coup d’épaule va permettre d’indiquer à la flûte d’y intervenir. Le chef doit trouver le langage le plus adapté à sa manière pour faire de la musique. Les cuivres et les percussions, qui sont tout au fond, vont être vraiment loin du chef d’orchestre et pour qu’ils puissent voir à tout moment quelle est la battue, la baguette va être ce repère”.

Et il rajoute : « Je peux faire « Chut ! » avec la main gauche en donnant l’indication d’un diminuendo et si je veux que l’orchestre joue plus fort, je la lève tout simplement ! ».

Tout un scénario bien orchestré ! Et comme disent les thérapeutes : « A l’écoute de la musique classique, le temps de guérison et l’intensité de la douleur diminuait car elle booste le bonheur ». Alors, que serait si on assistait personnellement aux concerts et que l’on partageait en direct les émotions d’un chef d’orchestre !

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