Travail et sieste font-ils bon ménage ?

Nadine Sayegh-Paris
Contrairement aux idées reçues, faire la sieste n’est pas un acte de fainéantise. Bien au contraire, pour beaucoup de Grands de ce monde, l’art de la sieste serait le secret de la réussite et de la créativité.
Moment sacré des Grands de ce monde !
Le philosophe grec Héraclite disait « Les hommes, dans leur sommeil, travaillent…au devenir du monde ». Ainsi, pour mieux supporter le rythme soutenu du pouvoir, de nombreuses personnalités ont opté pour le petit somme.
Devise adoptée notamment par Winston Churchill, premier ministre britannique, ou John Fitzgerald Kennedy, président des États-Unis : « Telle une marmotte, il ne voulait être réveillé pour rien au monde ». Et même par Ronald Reagan, qui, le jour de son départ de la Maison Blanche, sortit en plaisantant : « Vous pourrez inscrire, Ronald Reagan a dormi ici ».
Le peintre espagnol Salvador Dalí était aussi partisan d’une micro-sieste. Il s’asseyait dans un fauteuil avec une clé dans sa main par-dessous une assiette, puis fermait les yeux tranquillement. Quand la clé tombait, le bruit de sa chute le réveillait. Et le repos était achevé !
Quant à Thomas Edison, fondateur de General Electric, il aimait se vanter de pouvoir travailler de longues heures sans relâche, tout en coupant la journée par une petite sieste !
Mais d’où vient ce mot
Le mot sieste vient du latin sexta qui signifie « la sixième heure du jour », celle de midi suivant le décompte canonial, et donc c’est ce temps de repos pris après le repas de midi.
La sieste répond à un signal de notre horloge biologique. « Une courte sieste de 20 à 30 minutes peut être très bénéfique pour la gestion des émotions et la performance au travail » disent les études scientifiques. De ce fait, si la sieste déclenche le sourire en occident, dans les pays asiatiques, elle est pratique courante.
La sieste codée dans la Constitution ?
Micro-sieste, sieste éclair, café-sieste (power nap) ou grosse sieste, ce petit somme reste source d’amélioration de la vigilance, de l’énergie, de la performance, de l’humeur et d’une bonne régulation cardiovasculaire.
En Chine, la sieste, appelée ‘hsiuhsi’, figure dans l’article 43 de la Constitution.
Au Japon, de nombreuses entreprises ont aménagé dans leurs locaux des espaces destinés à la sieste plus ou moins obligatoire pour leurs employés.
Au Québec, certains hôtels proposent des tarifs « sieste » pour quelques heures dans la journée.
Il existe un café à Barcelone, le Nappuccino, qui propose un espace pour faire la sieste.
Néanmoins, quoi que l’on dise des bienfaits de la sieste, il ne faut pas en abuser. Au-delà de 30 minutes, il serait difficile de revenir à un état de travail aussi bien concentré que productif, et, de trouver un sommeil nocturne de qualité !