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L’@, petit symbole à grande histoire !

L’@, ce petit symbole à grande histoire !

Nadine Sayegh-Paris

L’arobase (@) est un symbole bien universel et porte de nombreuses  appellations à travers le monde. De l’escargot en France, à la queue de singe en Hollande, à la trompe d’éléphant en Suède, la petite souris à Taïwan ou le petit canard en Grèce.

Aussi étonnant que cela puisse paraître, l’arobase n‘est pas né à l’orée de l’ère numérique de 1971 quand l’ingénieur américain Ray Tomlinson s’est mis à concocter l’ancêtre de l’internet et à fabriquer le premier courrier électronique. Lui qui cherchait un symbole n’existant nulle part, dans aucun nom, un symbole peu utilisé, identifiable facilement pour séparer le nom de l’adresse !

Un symbole d’au moins quinze siècles !

Il faut imaginer ce VI siècle, avant Gutenberg et l’apparition de l’imprimante, où les moines copistes s’attellent au dur labeur de reproduction et d’ornementation à la main, d’ouvrages religieux. Il faut être efficace et rapide. Alors, pour gagner en vitesse et en temps, toutes les techniques sont bonnes. Telles les abréviations. A cette époque, la langue d’origine des textes qu’ils copient est le latin, de ce fait, la préposition qui revient le plus souvent est la “ad”, signifiant à la fois “à”, “vers”, “chez”, “jusqu’à”, “près de”, “selon”, alors les moines décident de fusionner le “a” et le “d”pour n’avoir qu’un seul caractère à écrire. Et le symbole est né !

Un mot arabe à l’origine de l’arobase !

Ce signe s’est construit à travers l’histoire et plus particulièrement l’histoire commerciale de l’Europe du Moyen Age. Dans les écritures commerciales italiennes et espagnoles, on trouvait déjà le ‘ad’ pour indiquer les taux d’intérêts.

Son origine viendrait de ‘arroba’ (en castillan et en portugais), « arrova » (en catalan), une ancienne unité de mesure utilisée en Espagne ou au Portugal : un ¼ de quintal qui est une mesure de volume ou de liquide qui varie selon les régions, dérivée de l’arabe al-rub3 et que l’on retrouve dans les textes français du XIV. Symbolisée par un “a” dans un rond, cette mesure est abandonnée avec le monopole du système métrique mais a laissé bien des traces typographiques dès 1750.

Ainsi, pour le différencier des ‘a’ minuscule et majuscule, avec ce rond qui l’entoure, les imprimeurs l’appellent tout simplement le ‘a rond’ et ‘bas’ car il était en bas du tableau. ‘A-rond-bas’  a fini par devenir ‘arobase’.

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