L’historique du parapluie d’été !

L’historique du parapluie d’été !
Nadine Sayegh-Paris
Synonyme de soleil, de détente et de bronzage, le parasol est cet équipement indispensable de tous les étés. Avec ses présentations variées selon le modèle, la qualité, la taille, la forme ou la fiabilité, 1,5 millions de parasols sont vendus chaque année en France pour le jardin, la plage ou les terrasses.
Le cercle et la baguette
A première vue d’une affligeante banalité, le parasol est un objet de pouvoir depuis la période babylonienne. Rien que par la forme que l’on lui a donnée dans sa région natale du ‘croissant fertile’, il y a 3000 ans avant J.C., cet objet est empli de symbole énigmatique, répandu dans le monde entier.
Dès les débuts de l’écriture, le cercle s’installe et correspond à une idée de chiffre parfait. Ce « grand nombre » comme il était appelé par les Babyloniens se nommait ‘shar’ et signifiait le Tout, la Totalité et par extension l’Univers. Ainsi avec un cercle assimilable au Cosmos aurait besoin d’une baguette assimilable à l’unité, reliant le Cosmos à la terre et donc au monde humain. Dans cette région aussi ensoleillée que la Mésopotamie, se protéger du soleil est un must. Alors en couplant cette nécessité à la symbolique du cercle et du bâton, on obtient très rapidement le parasol !
Le parasol et son pouvoir distinctif
D’une civilisation à l’autre, d’un continent à l’autre, l’usage du parasol et l’emblème de son pouvoir commencent à gagner le monde entier, de l’Asie vers l’Europe.
Le monde européen prend connaissance de l’objet et de sa symbolique grâce aux souverains byzantins. Ainsi, les autorités politiques et religieuses repèrent vite l’importance de son usage voyant une opportunité d’élever la fonction du monarque à l’aide du parasol : « Protéger par un cercle symbolisant le cosmos, le Souverain incarne la fameuse baguette et ainsi le messager élu par le Cosmos pour interférer avec les pécores ».
Portant le nom de ‘pavillon’, ‘ombrellino’ ou ‘gonfalon’, le parasol devient un insigne ecclésiastique présent dans toutes les églises ordonnées basiliques par la volonté du Pape. Il est de soie jaune et rouge, surmonté d’un globe de cuivre doré orné d’une croix. Le Pavillon est aussi, selon l’Église, le signe de communion avec l’évêque de Rome, donc avec l’homme unique qui est relié à la ligne directe de Dieu, comme chez ces bons vieux Mésopotamiens.En Inde, il s’appelle le ‘chatra’ et symbolise la protection du peuple. Il est d’ailleurs un des huit objets auspicieux de l’hindouisme, du bouddhisme, du jaïnisme et du sikhisme. Il abrite une seule personne, le souverain, le représentant de ses sujets. En Chine, dès la seconde moitié du XIXe siècle, il est d’usage pour les dignitaires de se déplacer sous un parasol dont la couleur et la largeur indiquent leur rang et leur fonction.
De ce fait et au vu de son historique élogieux, le parasol devient avec le temps objet disponible à toute humble personne. Alors profitons majestueusement de son usage !