Les sceaux cylindres : l’ancêtre mésopotamien de notre signature

Les sceaux cylindres : l’ancêtre mésopotamien de notre signature
Nadine Sayegh-Paris
Bien avant les stylos et les signatures manuscrites, les habitants de la Mésopotamie, cette région entre les fleuves Tigre et Euphrate, scellaient leur identité et leur autorité dans l’argile, grâce à un petit objet ingénieux : le sceau-cylindre. Un usage qui souligne l’aspect fascinant de la culture administrative, artistique et symbolique de cette région.
Inventé vers 3500 av. J.-C. par les Sumériens, le sceau-cylindre était ce petit rouleau de pierre (hématite, lapis-lazuli ou calcédoine) gravée, mesurant entre 2 et 4 cm de long, que l’on faisait rouler sur de l’argile fraîche. Il laissait alors une impression détaillée, agissant comme une signature officielle, une marque de propriété, ou même un talisman.
Ces sceaux servaient à authentifier des documents commerciaux, juridiques, administratifs, ou à sceller des jarres et des portes. En les utilisant, on protégeait les biens, on fixait les engagements, et on affirmait son autorité, que l’on soit marchand, prêtre ou roi.
Mais au-delà de leur usage pratique, les sceaux étaient de véritables œuvres d’art miniatures. On y trouvait des scènes religieuses, des dieux mésopotamiens, des rituels, et même des combats mythiques.
Chaque motif racontait une histoire et reflétait le statut social et les croyances de son propriétaire, parfois même la profession de son détenteur.
Plus tard, les archéologues les ont retrouvés dans les tombes royales, dans les archives des temples, les maisons de marchands de Mésopotamie (Ur, Uruk, Babylone), mais aussi, exportés ou imités jusqu’en Syrie, l’Iran et l’Anatolie.
Aussi, et toujours dans ce même esprit de garantir l’identité et l’intégrité d’un document, le sceau-cylindre a étonnamment perduré à travers les siècles pour donner naissance aux cachets à cire du Moyen Âge, puis aux tampons officiels dans les administrations, et, finalement, aux signatures électroniques du XXI siècle !