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Et si les pneus marchaient sur un arc-en-ciel !

Et si les pneus marchaient sur un arc-en-ciel !

Nadine Sayegh-Paris

Le réchauffement planétaire et les divers problèmes climatiques ont poussé les chercheurs à réfléchir sur de nouvelles méthodes de revêtements des sols des villes, et, essentiellement, ceux des grandes villes ; étant donné que le goudron et le ciment absorbent l’énergie solaire le jour, la libèrent la nuit, rendant ainsi les bâtiments et les rues un énorme puits de chaleur.

Chaussée blanche, bleue ou multicolore !

En effet, depuis un certain temps, la science se penche sur le problème des îlots de chaleur dus à l’asphalte, et ouvre d’autres avenues pour les contrer. Le laboratoire de M. Carter, par exemple, tente de faire entrer des matériaux recyclés dans la composition des enrobés, comme le verre ou la brique concassée. Avec des routes noires qui cuisent au soleil, des températures qui atteignent les 70 degrés Celsius, le Québec a déroulé sur 325 000 km d’autoroutes, de boulevards, d’avenues et de rues, une chaussée blanche pour réduire la chaleur. Le contrecoup de l’opération est son prix élevé qui nécessite une quantité colossale de colorant ! D’autres pays, comme le Qatar, où le mercure grimpe jusqu’à 45 degrés Celsius, certaines routes ont été peintes de diverses couleurs pour pouvoir absorber la chaleur. Rouge, vert, bleu, mauve : des chemins en arc-en-ciel. La logique à l’origine de la démarche qatarie repose aussi sur la science, puisque le noir des enrobés bitumineux augmente leur albédo, ces rayonnements solaires renvoyés vers l’atmosphère. Quid des autorités de Tokyo ?  Elles ont annoncé également l’installation de revêtements routiers réfléchissants pour lutter contre les températures élevées.

Routes asphaltées à Bagdad depuis la nuit des temps !

Que de méthodes pour fabriquer cet asphalte, produit encore méconnu en Occident il y a un siècle mais fort utilisé par les peuples du Moyen-Orient depuis plus de 6 000 ans ! Quand Bagdad jouissait déjà de type de routes très modernes et goudronnées, l’Occident commençait à peine à expérimenter le sujet. Ce n’est qu’au XIX e siècle qu’apparurent les premiers trottoirs asphaltés, principaux supports de la circulation automobile ! L’histoire commence en mars 1902. Albert Ier de Monaco cherche à concilier le progrès, les bronches fragiles des fortunés et leurs précieux habits. Il fait appel à Ernest Guglielminetti, un médecin suisse établi dans la principauté, qui décide d’épandre un mélange de goudron chaud, de sable et de gravier sur une piste de terre. Et dire que la France compte, à cette époque, seulement 4000 kilomètres de routes revêtues, la très grande majorité restant empierrée, comme au siècle précédent !

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