Camper hier et aujourd’hui : la liberté en héritage !
Nadine Sayegh-Paris
Planter sa tente au bord d’un lac, allumer un feu de bois ou dormir à la belle étoile. Le camping évoque immédiatement liberté et la simplicité. Mais cette pratique, aujourd’hui associée aux vacances et à la convivialité, trouve ses racines bien plus loin dans l’histoire.
À l’origine, camper était une nécessité. Les nomades vivaient sous des tentes transportables, les armées installaient des campements provisoires, et les explorateurs s’abritaient sous la toile pour survivre. Les peuples nomades (Mongols, Bédouins, Amérindiens) utilisaient des abris mobiles comme la yourte, le tipi ou la tente pour suivre les ressources. De même, les armées romaines, napoléoniennes et bien d’autres campaient lors de leurs déplacements. D’où le mot « campement ».
Ce n’est qu’au XIXᵉ siècle que le camping prend un nouveau visage : celui du loisir. Avec la révolution industrielle et l’urbanisation, certaines élites se mettent à rechercher la nature pour se ressourcer.
En Angleterre, Thomas Hiram Holding, pionnier passionné de nature, publie en 1908 un manuel qui popularise l’art de camper et fonde l’Association ‘Cycle Campers’ et le camping commence à être pratiqué surtout par des randonneurs, cyclistes et naturalistes. L’explosion arrive dans les années 1930, avec l’instauration des congés payés. Les familles s’équipent de tentes, de caravanes, puis de camping-cars, et découvrent une manière inédite de voyager, économique et proche de la nature pour exalter les vertus de la vie au grand air !
Du bivouac minimaliste au « glamping » luxueux, la terminologie aussi a bien évolué!
Le mot français « bivouac » vient de l’allemand « biwacht », qui signifie « garde » ou « surveillance », mot adopté en France par les mercenaires suisses et est apparu en français vers la fin du XVIIe siècle, initialement pour désigner une garde en plein air de nuit et plus tard un campement temporaire. Alors que le glamping, entre glamour et camping, il se réfère à ce camping de luxe, une sorte de gentrification de l’activité pour une clientèle plus aisée !
Aujourd’hui, le camping se décline sous toutes ses formes. Rien qu’en France, on trouve 7525 campings, 21459 mobile-homes sont vendus, certains campeurs en font leur résidence secondaire pour un investissement de départ entre 20 000 et 50 000 euros.
En somme, camper, c’est bien plus qu’une simple façon de passer ses vacances : c’est perpétuer une vieille histoire humaine, entre nomadisme et quête de liberté.
