L’Orient, les tziganes et la chiromancie
Nadine Sayegh-Paris
Apparue en Orient il y a plus de 5 000 ans, la chiromancie est une pratique ancienne apparentée aux sciences occultes. D’ailleurs aucune étude scientifique n’a pu corroborer ses résultats même si beaucoup la défendent, y croient et trouvent leur réconfort !
De ‘chiros’, terme grec qui signifie main, miroir où l’âme se reflète, cette ‘’science’’ parallèle remonte à la plus haute antiquité et trouve son origine en Chine, en Inde, en Mésopotamie, dans la Perse ancienne, qui la transmirent aux Romains. Une pratique qui examine à la fois l’aspect général de la main (forme, proportions, longueur des doigts etc.) ainsi que ses lignes qui varient d’un individu à l’autre et d’une main à l’autre ! En chiromancie, la main à observer est la main droite, car c’est sur cette main que sont inscrites nos orientations, nos aspirations et nos velléités.
Disparue pendant des siècles, la chiromancie réapparait avec l’arrivée en Occident des Tsiganes au XVème siècle. On assiste à la redécouverte des savoirs orientaux antiques, en l’occurrence de la chiromancie, inspirée du savoir égyptien. Ainsi, la culture tsigane commence à s’intégrer, à s’imposer et à intriguer l’Europe savante. Au point que certains sages tentent de décrypter les hiéroglyphes à partir du langage parlé par ces peuples. Dans toute l’Europe, cette population est matière à fantasme. La « belle Égyptienne » devient une figure obligée de la littérature, de la peinture, de Cervantès à Molière, du Caravage à Georges de La Tour. Le stéréotype de la bohémienne sensuelle, dansant contre de l’argent, s’impose à la cour, dans les fêtes et les ballets. Un succès largement répandu dans les milieux populaires comme chez les élites. Elles forment ce que les traités savants appellent la « science curieuse des Égyptiens ».
Cependant, jusqu’à nos jours et en dépit de toutes les contestations et les ripostes contre cette ‘science orale’ disqualifiée par ‘la science écrite’, sa tradition et sa popularité ne se démentent pas auprès du grand public. Bien au contraire, elles se manifestent de plus en plus, et s’aligne à l’astrologie où elle trouve une grande parenté à travers de nombreuses appellations tel le doigt de Saturne, l’index de Jupiter, la ligne d’Apollon et l’anneau de Vénus !
