Un défilé de chameaux qui enflamme les Français !
Un défilé de chameaux qui enflamme les Français !
Nadine Sayegh-Paris
À l’occasion de l’année internationale des camélidés proclamée par l’ONU, un défilé d’une cinquantaine d’animaux doit avoir lieu samedi 20 avril en plein cœur de la capitale française, afin de promouvoir «la contribution essentielle de ces héros des déserts et des hauts plateaux qui subviennent à des millions de ménages vivant dans des environnements hostiles, dans plus de 90 pays ».
Un évènement hors du commun
Pour ce défilé parisien, les chiffres sont assez alarmants. 70.000 euros de fonds mobilisés, 34 délégations nationales, 80 personnes pour protéger la manifestation dont trois vétérinaires, une ambulance de sécurité civile, deux vans pour secourir les animaux si besoin et des ramasse-crottes.
Alors que l’association de défense des animaux fait tout pour arrêter cet ‘incroyable défilé’ : « il réduit ces animaux à des ‘objets de divertissement’, de ‘vulgaires ressources alimentaires’. Ces animaux sont adaptés au désert, aux fortes températures et à la sécheresse. Ils n’ont pas leur place à Paris », a fait valoir Amandine Sanvisens, cofondatrice de l’association.
L’autorisation ou non de la manifestation revient à la préfecture de police, qui n’a toujours pas répondu !
Quid de ces camélidés ?
En fait, les camélidés représentent une famille assez variée, et le chameau, roi du désert, n’est pas qu’un animal africain. On y trouve les lamas, les vigognes dans les Andes, les dromadaires en Arabie et Afrique du Nord, les chameaux dans l’Est asiatique et en Australie. Oui, en Australie. A côté de leurs amis les kangourous, plus d’1 million de chameaux y vivent !
Au milieu du XIXe siècle, on en a importé une centaine pour aider à transporter du matériel et des vivres dans le désert australien où l’on construisait des lignes télégraphiques et des voies ferrées. Plus tard, dans les années 20, avec l’arrivée des camions, on n’en a plus eu besoin alors les Australiens les ont relâchés dans le désert. Avec un million d’individus féraux en 2010, cette population, capable de se multiplier par 50 en seulement un siècle, arrive à boire plus de 60 litres d’eau en 10 minutes. De quoi alarmer les locaux : ils monopolisent les points d’eau, assoiffent la végétation et poussent les autorités à canaliser leur reproduction !