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Y en a marre de ce tatou !

Y en a marre de ce tatou !

Nadine Sayegh-Paris

Pratique ancestrale, courante depuis les Grecs, les Romains et même pour les Japonais, le tatouage, venu de Polynésie, s’est répandu depuis plus de 1 300 ans avant JC. pour exprimer une identité et un rang social.

Cependant, avec l’expansion des religions monothéistes, il s’est vu proscrire et a disparu en Europe pendant longtemps, y voyant un symbole païen !

Du tatou polynésien aux salons d’esthétiques d’Europe

En effet, le tatouage disparait pendant 1 000 ans en Occident, mais pas au Japon, ni en Russie, en Polynésie et en Afrique où il a continué à faire partie des coutumes locales sous forme de rituels d’intronisation, d’ornements de fertilité ou de mémoire.

Ce n’est qu’en 1769 qu’il resurgit avec l’arrivée de l’explorateur britannique James Cook à Tahiti. À peine arrivé, il aperçoit des autochtones donc le corps est recouvert… d’encre bleue. Intrigués, James Cook et son équipage prennent des notes sur ces dessins et ramènent un Polynésien en Angleterre pour étude. C’est le début d’un long et massif développement du tatouage en Occident, essentiellement dans les milieux prolétaires où le corps devient un moyen d’expression !

A la fin du XXe siècle, se marquer la peau n’est plus l’apanage ‘des voyous’ et le tatouage ‘revendication’ laisse la place à ‘l’esthétisme’.

En progression constante, en 1980, le nombre de salons de tatouage en France est passé d’une vingtaine à plus de 5 000. Un véritable succès social !

Le tatou choyé ou démodé !

Avec le temps on change, et nos envies aussi ! Un tatouage lié à un souvenir qu’on aimerait oublier, fait sur un coup de tête ou qui aurait tout simplement mal vieilli, peut donner envie de l’effacer. Comme le soulignent certains : « Si le tatou a été fait par conformisme de masses, alors plus il y a de gens tatoués, plus la demande de détatouage est importante ».

Contraignantes et coûteuses, beaucoup de techniques sont toutefois possibles. Tel ‘le covering’ qui consiste à recouvrir un tatouage dont on ne veut plus par un nouveau. Ou le ‘laser détatouant’ qui fragmente très finement l’encre située dans le derme, de manière à ce qu’elle soit éliminée dans la circulation lymphatique.

Mais que ce soit pour se tatouer ou se détatouer, toute séance est douloureuse et marque de nouveau, un défi à la nature !

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