L’épingle à cheveux : belle arme contre les frotteurs !

Nadine Sayegh-Paris

Le harcèlement de rue est ce comportement barbare et brutal qui crée une situation hostile à une personne dans la rue. C’est tout ce qui vient avant l’agression ! Or les « frotteurs » sévissent dans n’importe quelle ville du monde où l’affluence est forte, et en premier, dans les transports en commun.

L’histoire commence au début du XX par un simple fait divers : le voisin de calèche de Mlle Leoti Blaker la touche sans son consentement. Prise d’impatience, elle saisit son chapeau, l’épingle qui retient sa chevelure et la plante dans la main de son agresseur. A une époque où les femmes ne sont pas épargnées des agressions sexuelles, elles se rendent compte que leur chevelure dissimule la meilleure arme pour se défense : un ‘poignard’ qui peut mesurer jusqu’à 30 cm.

Considérées comme dangereuses, les hommes sont terrorisés et une ordonnance est promulguée en 1910 pour limiter la longueur de l’épingle à 20 cm.

Avec le temps et la mode des cheveux courts, le débat s’estompe. Mais pas les prédateurs, et encore plus de nos jours au point de faire voter une loi en France en 2018 sur les violences sexistes et sexuelles, avec l’objectif de lutter contre le harcèlement de rue. Une loi qui a donné lieu à 447 amendes depuis son entrée en vigueur selon Marlène Schiappa, secrétaire d’État chargée de l’égalité femmes-hommes.

« Très honnêtement, ce n’est pas un chiffre dont nous avons à rougir mais il montre au moins son efficacité. Par cette législation, la France a été le premier pays au monde à pénaliser le harcèlement de rue par des amendes comprises entre 90 et 750 euros » rappelle la secrétaire d’État.

D’autres pays aussi suivent la même lignée. La justice autrichienne, par exemple, a accordé un non-lieu à une jeune suissesse qui avait brisé le nez d’un homme dans la rue de Vienne suite à son agression, qualifiant son geste de « réaction appropriée ».

À Tokyo, le succès de l’application Digi contre les “frotteurs” du métro fait fureur.

Développée par la police nippone, elle permet aux victimes d’agression sexuelle de repousser les frotteurs : Il suffit qu’une femme appuie sur un bouton pour qu’une voix s’élève de son téléphone, à plein volume, ce qui attire l’attention des autres passagers et repousse les frotteurs. Selon la police, l’application a déjà été téléchargée plus de 237.000 fois : « Sa popularité est telle que le nombre d’abonnés augmente d’environ 10.000 chaque mois, et les coupables d’un tel délit risquent six mois de prison et une amende pouvant aller jusqu’à 500.000 yens, soit 4000 euros ».