Pause-café et convivialité

Nadine Sayegh-Paris

Matin, midi ou soir, à n’importe quelle heure de la journée, le café est le bienvenu !

Il est synonyme d’accueil amical, de marc, de voisinage et de réveil pétulant car la caféine est un élément stimulant aussi bien pour le corps que sur le corps. Un vrai boosting !

Jadis, on préparait le café d’une façon bien particulière : l’eau était bouillie dans une casserole, et pendant ce temps, il fallait tourner la manivelle du moulin à café. Mais quelle que soit l’origine ou la technique, le résultat est identique et le café reste noir de noir, tout simplement car la torréfaction est l’étape de chauffage des grains de café vert, afin de leur donner leur goût si délicieux. Au cours du processus, le sucre et les protéines du café interagissent pour créer un goût caramélisé et une couleur brune. On appelle ce phénomène la Réaction de Maillard.

Le caféier arabica, originaire d’Ethiopie serait en réalité consommé depuis la préhistoire, provenant de la péninsule arabique avec une variété bien répandue dans le monde entier. Quant au Yémen, il représenterait la première région dans laquelle l’arabica a été consommé et apprécié.

Ce n’est qu’en 1669 que le café fait son entrée à la Cour : le sultan de l’empire ottoman Mehmed IV envoie auprès de Louis XIV un ambassadeur pour renouer son alliance avec la France. L’ambassadeur ramène de son pays du café et le fait découvrir aux Français le temps de son séjour à Paris.

Une vraie boisson universelle et incontournable après l’eau, soit 255 kilos de café consommés à chaque seconde. Cependant, est-elle aussi incontestable ? Après d’innombrables études scientifiques, le Pr. Ahmed El-Sohemy du département des sciences nutritionnelles de Toronto parvient à démontrer que « nous ne sommes pas tous égaux face à la caféine en raison de notre héritage génétique individuel » et donc elle pourrait avoir des effets bénéfiques sur notre santé cardiaque !

Quant aux pays méditerranéens, le café reste un élément indispensable de son art de vivre. Et que dire de l’Italie qui avec ses 5 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 10 mille salariés rien que dans cette industrie , vit une véritable bataille entre Naples et Trieste pour forger sa place sur la liste du patrimoine mondial de l’Unesco.

Naples, cette ville méridionale a arraché la pizza en 2017 à Trieste et compte bien le faire pour le café. De l’autre coté, Trieste, cette cité adriatique, d’origine et d’identité austro-hongroise, devenue italienne seulement en 1918, revendique haut et fort le titre pour la qualité irreprochable de son café : cette ville abrite les 2 plus grandes marques de café et l’unique université privée consacrée à ce breuvage « il nero in bicchiere » : Hausbrandt et Ferenc Illy, tous 2 austro-hongrois, avec un mélange magyar, italien, slovène et allemand.

La guerre de l’expresso est déclarée. A suivre !