La minute de silence, une alternative aux chants religieux !
Nadine Sayegh-Paris
La minute de silence, inscrite dans une longue histoire centenaire, est observée dans le monde entier, en hommage à un journaliste assassiné, à un civil égorgé ou à toute autre catastrophe naturelle causant des morts, innocents. Et ceci, comme signe de respect et de commémoration laïque pour un événement tragique.
Le silence solennel
Les drapeaux en berne. Le silence remplace le son des cloches et les tirs de canon. Cette pratique est en fait ‘la petite sœur’ des deux minutes de silence observées, à l’époque, en Grande-Bretagne : la première pour les morts, la seconde pour les survivants.
En mai 1919, le journaliste australien et ancien combattant dans l’armée britannique Edward George Honey rédige une lettre ouverte où il propose « un instant silencieux de cinq minutes pour commémorer le premier anniversaire de l’armistice dans le Commonwealth ». Mais le Roi Georges V optera pour juste, deux minutes. Depuis, marquer un moment de silence devient une alternative laïque aux chants religieux.
Et la minute est née !
Le 10 février 1912, José Maria da Silva Paranhos Júnior, ministre brésilien des Affaires étrangères, décède subitement au Portugal. À l’annonce de la nouvelle, les sénateurs portugais interrompent leur séance et un silence spontané résonne pendant dix minutes, dans l’hémicycle, tant cet homme politique était apprécié par la foule. De dix minutes, cinq minutes, deux minutes, on passe finalement en 1922 à une minute. Cette durée qui devient le standard de l’hommage dans le monde entier.
En France, la première minute de silence a lieu le 11 novembre 1922 devant l’Arc de Triomphe afin de commémorer l’armistice de la Première Guerre mondiale.
Cependant la moyenne réelle de la minute de silence est de 32,47 secondes. Il y a même une minute de silence qui n’a duré que onze secondes ! C’était en 2009, à Aquila, pour les victimes du tremblement de terre italien. Alors, pour éviter que cette minute ne se raccourcisse pas davantage, en Angleterre, à la Chambre des communes, on y a installé une horloge numérique !
