Damas, cette ville qui a donné son nom à l’Amérique !
Nadine Sayegh-Paris
Pour les étrangers, Damas n’est pas seulement la capitale syrienne : c’est une idée, presque un mythe. Considérée comme la plus vieille ville habitée du monde, elle porte en elle la mémoire de civilisations entières, araméenne, romaine, arabe même ottomane, et des échos bibliques que l’Occident n’a jamais oubliés.
Damas (Damascus) a une image très particulière et cette image a façonné son nom dans le monde entier, y compris aux États-Unis.
Pour beaucoup, Damas est un symbole de continuité historique. Les récits bibliques, grecs, romains et arabes la décrivent comme un centre vivant depuis des millénaires.
Dans le christianisme, Damas est célèbre pour la conversion de l’apôtre Paul sur le chemin de Damas.
Dans l’islam, elle est associée à la dynastie des Omeyyades et à sa Mosquée.
Pour les voyageurs du XIXᵉ siècle, c’était la “perle de l’Orient”, un jardin parfumé de jasmin et d’épices, au croisement des caravanes et des routes commerciales de la Route de la Soie.
En résumé, pour un étranger, Damas n’est pas juste une ville syrienne : c’est un symbole d’antiquité, de spiritualité et de mystère oriental. Cette aura a traversé l’Atlantique. Lorsque les pionniers européens, ces colons, surtout protestants, fondaient de nouvelles villes en Amérique, ils cherchaient des noms porteurs d’espoir et de sens. Des noms cites aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament. C’est ainsi qu’aujourd’hui, des petites bourgades de Virginie, de Géorgie, de l’Ohio, de Maryland ou d’Oregon portent fièrement le nom de Damascus. Comme Bethléem ou Nazareth, Damas était pour eux un repère biblique, une promesse d’ancienneté et de bénédiction.
Entre Orient et Occident, entre passé et présent, Damas continue d’habiter l’imaginaire collectif. Et même si les distances sont grandes, il existe, au détour d’une route américaine, un panneau qui rappelle qu’un nom, parfois, voyage plus loin que ceux qui le portent !
