Sac à main. Sous les jupons. Sac Coco et Banane !
Nadine Sayegh-Paris
Le sac à main, accessoire favori des femmes, a toujours existé, depuis la nuit des temps, mais à travers les siècles, a subi de nombreuses transformations. A l’origine, conçu en poil de chèvre aussi bien pour les hommes que les femmes, il est porté par les esclaves pour y rassembler les affaires de leurs maîtres et maitresses.
Des pochettes sous les robes
Au fil du temps, les femmes se mettent à accrocher le nécessaire quotidien sous leurs jupons, en guise de sac, et les hommes s’en passent ! Avec un habit composé de trois parties (corsage, jupe circulaire et manteau) les pochettes, plates, sont placées entre le manteau et la jupe ou sur la jupe directement pour avoir un accès facile à leurs affaires. Et c’est ainsi jusqu’au milieu du XVIIIe siècle.
Un réticule d’ananas’
Vers 1800, la forme des robes évoluent et ce changement drastique nécessite alors un sac indépendamment de la robe. Les dames commencent à porter des petites bourses, suspendues à leurs poignets par des cordons, que l’on appelle ‘réticule’, ‘ridicule’ ou ‘pompadour’, avec un design particulier, très répandu à Pairs, ‘le réticule d’ananas’. Ce fruit tropical, devenu populaire, est importé de la Martinique où vit la première épouse de Napoléon, Joséphine Beauharnais.
Le milieu du XIX siècle voit naitre de nouvelles structures, des sacs brodés de perles ou faits de fils métalliques entrelacés. Puis survient en 1920 un modèle sans bracelet : la minaudière, objet petit et raffiné, conçu par la maison de joaillerie Van Cleef & Arpels.
Le sac Chanel est né !
Cependant, avec leur apparence d’un vrai bijou, les sacs ne sont aucunement pratiques, et, au besoin, la femme se retrouve avec une seule main de libre. Alors l’idée de créer un sac à bandoulière interpelle l’attention de la créatrice de mode Coco Chanel qui commercialise en 1955 le fameux modèle 2.55. Quid du sac ‘banane’ dans ce parcours historique ?
L’ascension emblématique de la banane !
Apparu. Disparu. Ressuscité. Le sac banane n’a pas une histoire moindre mais a eu une vraie vie de yoyo. Durant l’antiquité, il se porte autour du cou, avec un cordon en cuir ou une ficelle, et permet de prouver que son maitre ou maitresse est quelqu’un d’important et de fortuné. Très vite, la bourse portée au cou devient lourde et atterrit à la ceinture, de ce fait, ‘la banane’ disparait d’usage pendant des siècles. On la retrouve en 1954 où elle est assimilée aux sports d’hiver et revient à la mode, jusqu’à devenir dans les années 80 un accessoire incontournable, voire chic et branché, surtout depuis que les grandes maisons de haute couture telles Karl Lagerfeld, Louis Vuitton, Versace ou Gucci, décident de lui redonner une seconde jeunesse !
