De la bombe nucléaire au bikini !
Nadine Sayegh-Paris
Quelle bombe que cet ‘Oppenheimer’ ! Le dernier film de Christopher Nolan, sort en plein été, dans une mer de blockbusters. Une superproduction de trois heures consacrées à la vie du physicien Oppenheimer, père de la bombe A. Quid du bikini là-dedans ?
Les années 40 et la course au nucléaire
En 1942, les États-Unis élaborent, dans le plus grand secret, le “Projet Manhattan”, destiné à mettre au point la première bombe atomique de l’histoire. Un projet piloté par le grand physicien Oppenheimer. Pour cela, ils cherchent une zone éloignée et le président Truman pointe les îles Marshall, en plein milieu de l’océan Pacifique. Plus précisément, un atoll aux lagons bleus nommé ‘l’atoll de Bikini’.
Le bikini vs nucléaire
Les 1ers essais sont menés alors que, de l’autre côté de l’Atlantique, Louis Réard profite du grand moment médiatique des premiers essais américain nucléaire pour lancer son bikini, le 1er maillot deux pièces, au nombril découvert, et lui donne le nom de ‘Bikini’ en référence à cet ilot expérimental. Dans ce contexte de vents et marées, le slogan de commercialisation devient « Le bikini, première bombe atomique ». Effectivement, ce maillot de bain, basique mais révolutionnaire, a fait l’effet d’une bombe, a suscité plusieurs protestations, était même interdit dans plusieurs pays ‘conservateurs’ notamment la France, l’Italie et l’Espagne, et a imposé des contraventions aux intrépides baigneuses qui s’aventurent à défier la loi.
Puis arrivent les années 60. L’émancipation des femmes. La métamorphose des sociétés. Et l’admiration envers Réard ! Au point de voir enterrer en Suisse cet inventeur des 2 pièces, à côté de Coco Chanel. Lui qui n’a jamais réussi à faire partie des grands de son vivant, il le fera à sa mort !
Le temps a défilé et l’histoire nucléaire de l’atoll de Bikini s’est estompée. Pourtant, les dégâts sont inhumains puisque beaucoup d’habitants de cette région témoignent jusqu’à nos jours de malformations congénitales et des cas de maladies cancérigènes. En effet, là-bas, le sol est largement plus radioactif que toute la zone de Tchernobyl !
