Le rouge de Noël et Coca Cola !

Nadine Sayegh-Paris

Et si on allait, en cette période de festivité, à la découverte des traditions de l’une des fêtes les plus magiques de l’année : Noël.

Cette belle fête familiale, conviviale, pleine de joie à partager et d’amour, a toujours existé puisqu’elle célébrait le solstice d’hiver dans le rite païen, avant d’être une fête chrétienne.

En fait, le tout premier Noël n’aurait vu le jour que vers l’an 336 à Rome, c.-à-d. plus de 300 ans après la naissance de Jésus. À cette époque, l’empereur romain Constantin, se convertissant au christianisme, décide de célébrer la naissance de Jésus le 25 décembre.

Et qui dit Noël, dit Père Noël et surtout cadeaux de Noël, une tradition fort bien récente.

Pour beaucoup, l’échange de cadeaux reproduit la présentation des offrandes des bergers et des rois mages à l’enfant Jésus. En réalité, c’est seulement à la fin du XIXe siècle que le « cadeau de Noël » et la notion de papier cadeau sont entrés dans les mœurs, encouragés par les travaux d’Haussmann et l’arrivée des Grands Magasins. Ainsi, le jour de la Nativité l’on offre des présents aux enfants, et les adultes s’échangent des étrennes lors de la Saint-Sylvestre, comme cela se pratiquait à l’Antiquité, en se souhaitant une année prospère, heureuse sous la bonne garde de la déesse de la santé Strenia.

On offrait des soldats de plomb ou un train mécanique pour les garçons, des nécessaires à couture ou à cuisine pour les filles. Quant aux enfants issus des milieux populaires, les cadeaux sont plus modestes : biscuits, pains d’épices, petits jouets artisanaux, ou même une orange, fruit extrêmement rare et cher à l’époque. Le tout fourré dans « les chaussettes de Noël » qui n’étaient autres que des souliers suspendus près de la cheminée.

Une tradition qui nous vient probablement de Saint Nicolas et son long manteau rouge qui rencontra un soir d’hiver trois sœurs d’une extrême pauvreté à qui il fit glisser trois pièces d’or par la cheminée de leur foyer. Elles seraient tombées dans les chaussettes des jeunes filles, et depuis, la chaussette de Noël ne quitte plus la cheminée !

Malgré la réforme protestante du XVIème siècle qui supprime la fête de Saint-Nicolas dans les pays d’Europe, les Hollandais gardent leur ”Sinter Klaas” et Saint-Nicolas devient vite ”Santa Claus”.

Pour sa part, le Père Noël est présenté pour la première fois par un pasteur américain, Clément Clarke Moore en 1823 dans « A visit from St Nicholas ». Un poème qui raconte ce personnage joufflu, barbu et sympathique qui vient du ciel dans un traîneau tiré par huit rennes et distribue des cadeaux aux enfants dans la nuit du 24 au 25 décembre.

Cependant, ce n’est qu’au début du XXe siècle que le Père Noël connaîtra son succès planétaire.

Afin d’inciter les enfants à en consommer, la firme américaine Coca-Cola a le génie de faire dessiner ce vieux bonhomme en train de boire du Coca pour reprendre des forces pendant la distribution de jouets. Donc ce n’est qu’en 1931 que le père Noël, maître de la nuit magique vêtu de rouge aux couleurs de la firme officialise son nouveau look !