Molière :400 ans de gloire
Nadine Sayegh-Paris
Molière aux mille visages et mille théâtres aurait eu 400 ans le 15 janvier prochain. A cette occasion, la Comédie Française lui dédie une saison entière d’histoires au milieu de l’Histoire, et ce de janvier jusqu’en juillet 2022.
Acteur, comédien et dramaturge, Molière, de son vrai nom Jean-Baptiste Poquelin, est né à Paris en janvier 1622. Passé le secondaire dans un collège jésuite, il fait des études de droit pour devenir avocat, mais rapidement, il les abandonne pour fonder sa propre troupe de théâtre avec la comédienne Madeleine Béjart et adopte le pseudonyme de Molière.
À l’époque, presque tous les comédiens prennent des pseudonymes pour épargner la honte à leur famille, dans une société où l’Église catholique considère les acteurs comme des êtres dépravés et leur refuse d’être enterrés dans un cimetière. Mais pourquoi Molière ? Nul ne saura, et, Jean-Baptiste emporte son secret avec lui !
Dans l’incroyable effervescence artistique du règne de Louis XIV, les années Molière restent mythiques. En 1664, le roi danse lors des représentations du Mariage forcé, et applaudit la première de Tartuffe dans ses Jardins de Versailles.
Et pourtant toutes ses pièces, de Tartuffe, à L’avare, au Bourgeois gentilhomme, aux Fourberies de Scapin, ou même dans le Malade imaginaire, pour n’en citer que certaines, se moquent sans retenue de la société du XVII siècle. Des Bourgeois. Nobles. Dévots. Médecins. Une vraie caricature à l’image de la réalité de l’époque. Surtout ces derniers, qui n’ont que lavement et saignée (abondants saignements) comme remèdes pour guérir les différents maux.
Ainsi tous les efforts de la Faculté de médecine pour entraver les recherches de Molière et la publication de ses œuvres restent en vain, au grand plaisir du commun du peuple qui se réjouit à voir sur scènes les maladresses des patriciens vieillissant accompagné d’un savoir dépassé et inefficace.
A voir ce parcours si intimement lié au Roi soleil et à Versailles, le public pourra dès janvier savourer toutes ces manifestations culturelles et comprendra encore plus la demande expresse de beaucoup de comédiens notamment Francis Huster de « rendre justice au génie du théâtre pour son rire libérateur, et son courage » et le voir joindre le temple des grands hommes au Panthéon !