بالأجنبي

la révolte rappeuse d’une jeune afghane

Nadine Sayegh-Paris

« L’art est la plus puissante des armes que les Talibans n’auront jamais », voici les déclarations de Sonita Alizadeh, cette jeune rappeuse afghane de 25 ans, à réputation internationale qui ne cesse de bouger contre vents et marrées !

Son histoire est ‘quelconque’, comme celle de milliers de petites filles afghanes. A 10 ans elle est vendue pour être mariée et fonder une famille mais sa famille fuit la guerre et le mariage échoue.

C’est la coutume des familles les plus traditionnalistes et les plus pauvres, puisque 10% des filles afghanes sont mariées avant 15 ans et 35% avant 18 ans.

La reconquête du pouvoir par les Talibans n’a fait qu’aggraver cette réalité. Ils veulent restreindre le droit des femmes, appliquer le mariage forcé, femmes-objets, ils cherchent à les empêcher d’atteindre leur potentiel.

« Pour cela, il faut garder espoir, avoir une forte personnalité, être elle-même, choisir sa vie et recevoir une éducation décente » soutient ardemment Sonita, elle qui lors de son séjour en Iran, découvre le rap à travers Eminem.

Elle veut exprimer sa rage et commence à écrire des textes engagés contre l’inégalité qui règne dans son pays, contre la violence des hommes envers les femmes, et tourne son 1er clip avec des milliers de vues

« Bride for sale » en 2014 : « Avec mes chansons je veux aider les autres filles et femmes persécutées, défavorisées pour qu’elles aient le même sort, la même chance que j’ai eue ».

Grace à une association qui la remarque et finance ses études aux Etats-Unis, elle se met à étudier le droit pour devenir avocate et défendre le droit des femmes. Elle milite, voyage, fait découvrir son pays et ses cauchemars.

En avril 2021, elle reçoit le prix Liberté pour son combat et notamment contre le mariage forcé. Ce prix qui sensibilise les jeunes en faveur de la liberté et de la paix. Plus de 5 600 jeunes issus de 86 pays ont désigné la jeune femme lors d’un vote en ligne. « La musique raconte des milliers d’histoires, elle raconte notre histoire ! ».

Et celle de la famille Ibrahimi : « On ne peut pas vivre sans musique. Cible des Talibans, la musique c’est du haram et on nous traite de mécréants »

Issus d’une longue lignée de musiciens qui jouent du tabla et rabab, Ibrahim, Yusuf et Humayun ont dû fuir l’Afghanistan séparément…pour sauver leur peau ! 2 ans de calvaire avant d’atteindre la France.

Père et fils se retrouvent finalement pour interpréter un répertoire musical afghan en danger sous la pression des Talibans. Du classique, folk, et de la musique traditionnelle,

Entre 1996 et 2001 la musique est interdite. Et depuis aout 2021 elle n’est plus diffusée à la radio, ni à la télé. Toutes les écoles de musique sont fermées, elles sont interdites.

Persécutés, menacés, opprimés, loin du pays, pour tous ces artistes, l’objectif est unique : défendre la culture afghane, défendre les droits humains basiques des Afghans à travers la musique. L’oreille reste une cible idéale et les sons qui lui arrivent peuvent modifier profondément l’état physique et psychologique de tout auditeur.

La musique inspire, rassure, parle au corps et constitue un puissant générateur de liens sociaux !

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